In media res.
Le MJ invective un des joueurs : « répète un peu ce que tu viens de dire ! Vas-y, si tu l’oses. »
Le PJ ouvre les yeux. Lui et son groupe lèvent les yeux sur la table d’une auberge ; un grand nombre de pichets de vin à lamper (vides), plus de verres que de convives et des restes de charcutailles lui font réaliser la situation : il a abusé, comme l’ensemble de la table, des plaisirs du vin et son haleine chargée le lui rappelle. Visiblement, des insultes à base de « fils de Drac » ont fusé et s‘ils n’entament pas ce qui sera une bagarre générale, les PNJ s’en chargeront. Les PJ ne sont pas forcément armés, et tout cela sera plutôt résolu par des tests de bagarre. Alors que la situation finit de dégénérer, la garde intervient. Heureusement, les PJ sont reconnus et évitent de passer par la case prison.
Fin du pré-générique.
Nous sommes mi-octobre 1601 (Oui c’est une préquelle ! Et les joueurs ne l’apprennent qu’à ce moment là), sous Henri IV et les PJ sont convoqués par le maréchal de France : le duc de Sully. Celui-ci semble contrarié par les événements de la veille.
Voilà le discours qu’il leur tient.
« Mesdames, Messieurs… Je vous avais demandé de vous renseigner sur comment la naissance de Louis de France (le futur Louis XIII) était appréciée du peuple. Pas de la fêter avec lui. Passons… Comme vous vous en doutez, la naissance d’un héritier va attirer une multitude de visites diplomatiques. Et, parmi elles, un envoyé du royaume de Suède arrive. Le Roi estime qu’une alliance - tout du moins diplomatique - avec les Naos serait bon pour le royaume. Et il se trouve que l’envoyé de Charles IX de Suède est en chemin. Il s’agit de son grand maréchal : Jacob de la Gardie. Oui, ce nom sonne très français, et pour cause : son père, Pontus de la Gardie, était d’origine française. Un bon point pour une future entente entre nos deux nations ! Jacob va donc se rendre sur les terres de ses ancêtres afin de s’y recueillir. Et c’est là que se pose notre problème. En effet, mes espions m’ont rapporté qu’il y a quelques jours, la caveau familial situé à Carcassonne – en terre majoritairement luthérienne, ndla – a été profané. Je vous ordonne donc de vous y rendre sur le champ, d’enquêter sur ce qui a bien pu se passer là-bas et d’en trouver la raison. Et, enfin, de châtier le ou les coupables. Vous comprenez qu’un accord diplomatique serait mis à mal si le représentant de la Suède s’apercevait que la France n’est pas capable de veiller sur la sépulture de ses ancêtres. J’imagine que vous n’avez pas de questions… », finit-il sèchement. « Rompez ! »
• Un personnage en lien avec la Cour des Miracles pourra rapidement apprendre que des mouvements Dracs ont été repérés dans la région.
• Un noble pourra savoir que les La Gardie ne sont plus très bien vus dans la région depuis qu’ils aident les Naos.
• Un combattant consultera des rapports indiquant la disparition de plusieurs femmes ces derniers temps.
Les PJ vont donc enquêter sur place.
Ce qu’il s’y passe : Les dragons ont eu la vision d’un enfant à naître dans la région et que celui-ci leur causera bien des problèmes une trentaine d’années plus tard (donc à l’époque des romans originaux). Ils ont alors envoyé des mercenaires Dracs pour que le plus de nourrissons possible ne passent pas l’hiver et que les femmes enceintes n’accouchent pas, ou alors d’enfants mal-formés qui seront abandonnés à eux-mêmes.
Voilà, après enquête, les différentes choses qui pourront être découvertes.
Les Dracs empoisonnent l’eau de l’Aude et de ses affluents : pas de quoi tuer un homme dans la fleur de l’âge mais, pour des enfants en bas âge, c’est une autre histoire.
Ils pourront assister à l’accouchement d’une femme dont l’enfant porte quelques écailles et autres malformations. La famille se dira « maudite » et demandera même au Lames leur aide pour tuer l’enfant. Ces gens sont proches, d’une façon ou d’une autre, de la religion, voire du funéraire (ce peut être les gardiens du cimetière ou des embaumeurs de profession).
Les PJ finiront tôt ou tard par se rendre au cimetière.
Là-bas, ils pourront y voir des statues que l’on ne trouve habituellement pas dans ce genre d’endroit : elles représentent des femmes enceintes avec une expression d’effroi sur le visage.
Un PJ qui s’intéresserait aux noms sur certaines tombes, trouvera des noms quelconques, dont celui d’une famille locale : les La Fargue.
Des gardes sont en faction devant le caveau profané. Ils sont à la solde des La Gardie.
Après s’en être débarrassés, les PJ y pénètreront et, en déplaçant le gisant de Pontus de la Gardie, trouveront un escalier descendant dans une crypte. Des runes draconiques sont présentes sur les murs (même s’ils ne peuvent pas les traduire, il s’agit du rituel de « mal-fécondité » – c’est ce dernier qui est responsable de la malformation du nouveau-né, vu précédemment, et qui agira aussi sur toute femme enceinte venue prier à l’église située juste au-dessus).
Au fond de ce dédale, les Lames finiront par tomber sur un cocatrix libéré de son sommeil par une horde de Dracs. Il peut, par son regard, transformer en statue n’importe quel être humain. Une future maman est d’ailleurs en train de subir ce funeste sort ; ligotée sur une stèle, au milieu de candélabres éclairant la pièce.
En tant que valeureux héros, les Lames ne devraient pas manquer d’agir. N’hésitez pas, à ce moment-là, à utiliser votre Jusquiame pour « préserver » l’animal légendaire.
Avant chaque assaut, les Lames auront deux choix :
• Ou bien fermer les yeux, pour se protéger du cocatrix (auquel cas, les Dracs leur infligeront 2 points de vitalité), sans pouvoir engager le combat ;
• Ou bien alors se battre, sans avoir peur de se retrouver figé en pierre. Dès lors, les Lames tireront leurs mains d’escrime, mais leurs membres commenceront à s’engourdir. Afin de simuler cela, ils piocheront 2 cartes de moins que ce qui leur est possible, au premier tour. 4 au second et 6 au troisième. Si cela les empêche de piocher, ils seront transformés en statue.
Le combat se doit d’être dramatique, tendu : entre être blessés, sans pouvoir agir, ou se battre « au ralenti » par rapport à leur capacités habituelles…
Gageons que les PJ trouveront des astuces mais, bien évidemment, le combat doit impérativement se solder par une victoire (sans doute en crevant les yeux de l’animal au moment opportun).
Si certains ont été statufiés, ils « reprendront » vie, ainsi que la femme, au dehors. Ayant libéré l’otage, cette dernière les remerciera et se présentera : Joséphine La Fargue. Elle ne comprend pas pourquoi elle a été la cible de ces monstres. Elle leur indiquera aussi que le bébé à naître, si c’est un garçon, portera le prénom de ses deux grands-pères : Étienne et Louis…
(Un jour, toujours ! Et ce, même dès la naissance).
Un petit épilogue serait de bon ton, le duc de Sully cherchant à comprendre quelle pouvait bien être la machination draconique derrière tout cela et demandant à ses Lames si, à leur avis, on peut compter sur une association avec le royaume de Suède…